Multiplication par graine : pourquoi faire ?
Certaines plantes se prêtent assez facilement à la reproduction par graines : chez les plantes ornementales c'est le cas de la plupart des annuelles. Pour d'autres, au contraire, faire des semis s'avère beaucoup plus difficile, comme le montrent de nombreux arbres et arbustes dont les graines sont souvent soumises à des périodes de dormance voire de double dormance, ou bien qui sont enveloppées de téguments extrêmement protecteurs, ligneux, en tout cas très durs. Même dans la nature, ces graines ont du mal à germer et il est fréquent qu'elles sèchent ou qu'elles pourrissent avant d'avoir germé.
La multiplication par graines peut aussi présenter des problèmes d'un autre ordre. Parfois les graines ne donnent pas naissance à des plantes ayant les caractéristiques souhaitées : on n'obtient pas toujours à partir d'une graine récoltée sur une plante portant des fleurs de telle couleur une plante aux fleurs de la même couleur. Par exemple, on obtient très souvent à partir des graines de certains rhododendrons rouges des rhododendrons à fleurs bleu lavande pâle, et les graines des Cornus à fleurs rouges donnent presque toujours des plantes à fleurs blanches.
À l'opposé, il existe des plantes qui ne donnent naissance à une progéniture identique que si elles sont multipliées.
Avantages de la multiplication par graine
Comparée à d'autres formes de reproduction des plantes, celle par semis offre de nombreux avantages, surtout pour les jardiniers amateurs. En principe, le semis est une technique simple, qui n'exige pas de connaissances théoriques et pratiques particulières. C'est aussi une technique économique : avec les espèces qui donnent beaucoup de graines, on peut obtenir des quantités considérables de plantes nouvelles à partir d'une seule.
Par ailleurs, beaucoup de plantes sont plus vigoureuses lorsqu'on les multiplie par semis que lorsqu'on les multiplie par bouturage. Grâce à leur système racinaire robuste on peut utiliser les jeunes plantes comme porte-greffe pour recevoir ensuite des boutures de variétés, pour la plupart ornementales, possédant un système racinaire plus faible. Un autre avantage est que les maladies provoquées par les virus et les mycoplasmes ne sont pratiquement jamais transmises par les graines. On peut multiplier par semis des plantes que l'on trouve difficilement dans le commerce.
Il est facile d'expédier les graines d'un endroit du monde à l'autre, si l'on respecte évidemment les différentes lois phytosanitaires qui sont parfois assez rigides dans de nombreux pays. Effectivement, introduire des espèces non autochtones peut présenter des risques : certaines plantes transportées d'un continent à l'autre, même si le transport fut le fruit du hasard, ont été à l'origine de véritables invasions dans le nouveau territoire, qu'elles ont occupé puisqu'elles n'y avaient pas d'ennemis naturels.
Les inconvénients de cette méthode
Par contre, en ce qui concerne les désavantages, on observe souvent une différence entre les plantes mères et leur descendance obtenue par semis.
Cette différence s'explique par le fait que les gènes des deux parents se combinent et font que les plantes filles naissent avec des caractéristiques différentes (c'est ce que l'on appelle la variabilité). Il s'agit d'un problème qui ne concerne, presque exclusivement, que les professionnels qui doivent être en mesure de garantir à leurs clients la régularité variétale d'une plante. Ce mécanisme est véritablement fondamental pour les professionnels de l'hybridation, les créateurs de nouvelles variétés qui s'appuient sur les lois génétiques à l'origine de la variabilité au sein d'une espèce pour obtenir de nouveaux cultivars, plus vigoureux, des cultivars au port différent, dont les fleurs et le feuillage auront des couleurs encore plus belles, qui offriront une meilleure résistance aux maladies et aux parasites, qui s'adapteront plus facilement à des conditions climatiques difficiles... Il faut noter que, dans la nature, c'est justement la variabilité qui a permis, entre autres, que les espèces s'adaptent peu à peu aux modifications de leur environnement et qu'apparaissent, d'abord grâce à la sélection naturelle, ensuite par la sélection du fait de l'homme, des variétés provenant de celle que l'on appelle « l'espèce type ».
Un autre désavantage est que, en général, les plantes issues de semis traversent une phase juvénile au cours de laquelle elles arborent des caractéristiques totalement différentes de celles qu'elles auront adultes.
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